Les résultats d’une étude approfondie suggèrent que la génétique joue un rôle prépondérant dans une forme d’infarctus touchant principalement les femmes de moins de 60 ans en bonne santé. Ces découvertes pourraient contribuer à améliorer la prise en charge de ces patientes.
La dissection spontanée de l’artère coronaire, la SCAD (Spontaneous Coronary Artery Dissection), une affection spécifique aux femmes
Pendant longtemps, on a supposé que les femmes étaient relativement protégées contre les maladies cardiovasculaires. Cependant, contrairement à l’infarctus du myocarde qui affecte principalement les hommes plus âgés ou en surpoids, la SCAD, est une cause d’infarctus dans laquelle neuf patients sur dix sont des femmes âgées de 40 à 60 ans et en apparente bonne santé.
Dans le cas d’une SCAD, la paroi interne d’une artère subit une déchirure qui la sépare de la paroi externe. Cela entraîne l’infiltration de sang dans l’espace entre les deux parois, formant un caillot qui finit par perturber la circulation sanguine. Bien que cette maladie soit encore mal comprise en raison de sa nature atypique, elle est souvent sous-diagnostiquée, ce qui complique sa prise en charge, bien qu’elle puisse être responsable d’environ un tiers des cas d’infarctus chez les femmes de moins de 60 ans.
La SCAD et les spécificités génétiques
Une étude de grande envergure a été menée par l’équipe du Paris Centre de recherche cardiovasculaire (Inserm et université Paris-Cité) pour explorer les causes génétiques de la SCAD. Cette étude a impliqué une méta-analyse de huit études, apportant ainsi de nouvelles informations sur les facteurs génétiques liés à cette maladie. Les chercheurs ont comparé les données génétiques de plus de 1 900 patients atteints de la SCAD et d’environ 9 300 personnes en bonne santé. Les résultats, publiés dans Nature Genetics, révèlent que les causes génétiques du risque de SCAD sont multiples. Une cause génétique jusqu’alors inconnue de l’infarctus est la mauvaise résorption de l’hématome. Ce nouvel éclairage ouvre des perspectives pour le développement de traitements médicamenteux et pour identifier les patients les plus à risque grâce à une meilleure connaissance de leurs prédispositions génétiques. Cela permettrait ainsi d’améliorer la prévention chez les femmes, en particulier les plus jeunes.